Le Maire de Villers-sur-Mer, Thierry Granturco, a informé les élus et agents municipaux de sa démission des fonctions de Maire de la ville.
Chères Villersoises, Chers Villersois, Cher(e)s ami(e)s,
Depuis bientôt 4 ans, je tiens la barre de notre mairie, contre vents et marées, en faisant face à tous les temps, à toutes les difficultés.
Quand j’ai été élu, en 2020, j’étais comme vous, je n’avais aucune expérience politique et je voulais bien faire. Dès le début, je n’ai eu que cette obsession : bien faire. Agir du mieux possible, pour vous, pour notre ville, pour Villers-sur-Mer. Quand je suis devenu maire, nous étions en plein COVID. Avec en fond, les gilets jaunes, puis bientôt la réforme des retraites et la guerre en Ukraine. Avec des besoins en hausse, des budgets en baisse, et un engagement, que j’ai tenu : ne pas augmenter les impôts.
Ce n’est pas que la tâche était difficile. Elle était presque impossible. Les jours n’avaient plus de fin. Mon équipe était aussi inexpérimentée que moi. Je ne vais pas vous le cacher : il y a eu des moments où je me suis demandé si on allait, collectivement, y arriver. Mais tout ça ne me décourageait pas. Parce que j’avais devant moi une mission à accomplir. Parce que j’avais des objectifs. Parce que, surtout, et c’est ce qui compte le plus à mes yeux, j’avais le mandat que vous m’aviez confié.
C’est cela qui me motivait pour répondre aux demandes, le jour, la nuit, pour tout : le logement, l’économie, les travaux, la solidarité, la sécurité, tous les petits et les grands sujets du quotidien. Être maire, c’est être présent partout, pour tous et pour tout, 24 heures sur 24. J’ai énormément travaillé, beaucoup donné, réalisé énormément de projets en 4 ans de temps.
Si j’emploie, depuis le début de ce message, le passé, c’est que j’ai décidé de démissionner.
Je suis avocat de métier, j’aime ce qui est difficile, j’aime travailler, j’aime convaincre, j’aime plaider. Je suis heureux en étant utile. Mais ce que je n’avait pas anticipé, c’est la violence. La violence contre les élus, et en particulier contre les maires.
Je n’ai jamais anticipé qu’on s’en prendrait à ma famille et en particulier à mes fils, qui sont tout pour moi. Je ne veux plus qu’on les insulte ni qu’on les attaque sur leur lieu de travail, parce qu’ils sont les fils du maire.
Je n’ai jamais pensé qu’on s’en prendrait à mon chien, qui a eu la patte fracassée par un inconnu, à ma maison, à mes voitures, qu’on glisserait régulièrement dans vos boites aux lettres des invectives à mon encontre et à celles de mes fils…
Je n’ai jamais pensé qu’on m’insulterait, qu’on me menacerait simplement parce que j’étais maire. Encore aujourd’hui, je ne le comprends pas. Et je pense que je ne le comprendrai jamais. J’ai porté plainte. Mais la réalité est que les élus ne sont pas vraiment protégés. Nous sommes livrés à nous-mêmes. Je n’attendrai pas que ça aille plus loin.
Je n’ai jamais imaginé, non plus, que des opposants seraient prêts à poursuivre le combat politique en m’accusant, en justice, dans des procédures en tous genres et qui fondent régulièrement comme neige au soleil. J’ai toujours pensé que le dialogue permettait de résoudre les difficultés.
Alors, voilà, j’arrête. Je démissionne. J’ai souhaité le faire officiellement à la date du 30 juin, pour permettre à chacun et à chacune de s’organiser. Pour laisser des dossiers en ordre et un bureau propre. Je resterai bien entendu à la disposition des élus, sous la forme qu’ils souhaitent, pour qu’ils puissent donner suite aux très nombreux projets réalisés depuis 2020.
J’aime Villers-sur-Mer. Je vous aime. Mais j’aime aussi et surtout ma famille. Je vous remercie pour ces 4 années, durant lesquelles j’ai beaucoup appris. Je vais me consacrer à ma famille et à mes amis, que je n’ai pas beaucoup vus depuis 2020. Je vais reprendre mon métier d’avocat. Rien, jamais, ne justifie la violence. Et, cette violence, je ne veux plus l’accepter.
Thierry Granturco
